Projet de centre nautique : position des élus de Saillans

Apprendre à nager aux enfants sur le territoire, oui, mais pas à n’importe quel prix !

L’intercommunalité a organisé une réunion publique d’information le 9 juin, ce dont nous ne pouvons que nous réjouir.

Nous devons, en tant qu’élus, prendre une position cohérente face à ce projet qui va impacter durablement le budget communautaire (plusieurs décennies) et provoquer une importante hausse de la fiscalité.

Nous sommes d’accord sur le principe d’un bassin couvert qui permette l’apprentissage de la natation et offre une activité de loisirs appréciée, mais pas dans n’importe quelles conditions, ni à n’importe quel prix.

Le budget envisagé et annoncé est de 7 600 000 à 8 130 000 euros HT en investissement, ainsi que 350 000 à 400 000 euros par an en frais de fonctionnement. La capacité d’autofinancement de la CCCPS étant très faible, ce projet devra nécessairement être financé par une hausse des impôts locaux. Denis Benoit, élu aux finances, a annoncé un premier chiffrage autour de 40 à 50% d’augmentation pour ce seul projet.

Nous affirmons que de tels frais ne peuvent pas être supportés par la seule CCCPS, ce qui risque de rendre impossible tout autre projet sur son territoire.

Il est indispensable de coopérer avec les intercommunalités voisines, afin de partager le coût de l’équipement (et de son fonctionnement) avec l’ensemble des habitants de la vallée qui l’utiliseront, du Diois à la Vallée du Rhône. Cela nécessitera évidement d’ouvrir les débats aux élus voisins, afin de fixer ensemble des orientations et modalités d’un tel équipement (nombre et taille des bassins, éventuels équipements annexes, etc.).

Par ailleurs, il apparait essentiel de débattre du projet de centre aquatique au regard des autres projets en cours ou à venir de la CCCPS. Si celle-ci s’engage dans le projet de centre aquatique et s’endette sur des dizaines d’années, quel autre projet ne pourra-t-elle pas réaliser ? La lutte contre la fracture numérique (déploiement de la fibre optique) ? L’accueil de la petite enfance (projet de maison de l’enfance en suspens, par exemple) ? Les adolescents, demandeurs depuis de longues années d’un accueil, d’activités et d’un besoin de mobilité sur notre vallée ? L’aménagement de la friche Vicat ? Celui de la vélo-route ? La préservation et la mise en valeur de la rivière Drôme, des paysages et des milieux naturels, garants de la qualité de vie du territoire ? La lutte contre la précarité et les inégalités (logement social par exemple) ?

Dans un contexte de baisse des dotations de l’Etat, même en augmentant les impôts, il nous sera impossible de tout faire à l’échelle de notre petite intercommunalité. Il est important et urgent que ce débat sur les priorités ait lieu au sein de l’intercommunalité. Il nous parait également essentiel d’informer et d’impliquer les habitants dans les grandes décisions qui affecteront leur vie quotidienne sur plusieurs décennies.

Puisqu’il est question avant tout d’apprendre aux enfants à nager, il nous semble également essentiel de parler dès maintenant de péréquation communautaire (comme pour le centre nautique d’Aubenas) afin de mutualiser les coûts de transports des enfants et trouver une équité financière entre les communes, quel que soit leur éloignement de Crest.

En synthèse, nous disons : un projet pour permettre aux enfants d’apprendre à nager ? Oui, mais seulement à la double condition :

  1. que le coût soit très raisonnable et n’entrave pas la capacité financière de la CCCPS et des communes à mener à bien d’autres projets tout aussi essentiels pour le bien être des habitants dans les prochaines décennies ;
  2. que ce coût soit partagé par l’ensemble des utilisateurs potentiels de l’équipement (du Diois à la vallée du Rhône).

L’équipe municipale de Saillans.