Exposition “Saoû la forêt” les paysages et le photographe

Du 9 juin au 14 juillet 2018 A la Mairie de Saint Sauveur en Diois
Exposition issue des travaux de l’Observatoire photographique du paysage de la forêt de Saoû  @ Guillaume Bonnel
Mercredi, jeudi, vendredi, samedi et dimanche de 14h à 18h
Entrée libre, renseignements à l’Office du Tourisme de Saillans : 04 75 21 51 05
Sur réservation pour les écoles/groupes, au Forum 04 75 22 31 71

C’est quoi « l’OPP de la Forêt de Saoû » ?

Un OPP (acronyme amusant) c’est un Observatoire Photographique du Paysage, une procédure d’étude de l’environnement aujourd’hui largement répandue en France.
Les paysages évoluent, sous l’effet notamment de facteurs naturels ou humains, et il est nécessaire de pouvoir suivre ces évolutions, de les comprendre et d’en rendre compte. C’est l’objet des Observatoires Photographiques du Paysage.
Un observatoire photographique du paysage, c’est un ensemble de photographies prises chacune à un endroit donné, à intervalle de temps régulier.

Nous avons tous fait l’expérience de comparer une vieille photographie ou une carte postale avec ce que avions aujourd’hui sous les yeux. C’est toujours une surprise ! Tiens là où aujourd’hui la forêt s’étale c’était tout défriché et cultivé au début du XXème siècle. Tiens les ruelles étroites et sombres de telle ville ont fait place à de larges avenues ensoleillées. Et cela marche aussi avec les humains quand on compare le bambin souriant de la photo de classe avec le papy appuyé sur sa canne, quelques décennies après.
Seulement l’observation de l’évolution des paysages n’est pas qu’une source d’émotions nostalgiques. C’est aussi une mine d’information sur la transformation de la nature, la capture ou la libération des espaces pour la flore et la faune, la place de l’agriculture, l’emprise du foncier, le développement des réseaux de communication, l’exode rural ou l’essor du pavillonnaire, l’industrialisation, la régression des zones humides, l’érosion des côtes, etc.
Les informations recueillies sont multiples et précieuses.

Alors, comment se met en place un OPP ?
Prenons l’exemple de la forêt de Saoû. Le Comité de Gestion de la Forêt a jugé intéressant et utile de lancer cette procédure. Il a recruté un photographe professionnel (Guillaume Bonnel) pour photographier la forêt, à l’intérieur et à l’extérieur, sous tous ses aspects. Puis une commission de spécialistes a sélectionné 40 photos proposant de bons points d’observation du paysage. Il ne s’agissait pas de choisir les plus belles photos mais les plus instructives (60 autres photos constituant une « réserve » en cas de problèmes).
Chaque point retenu a été identifié par GPS en déterminant précisément l’appareil photographique utilisé, sa hauteur, son angle de prise, sa focale, etc, pour être sûr de pouvoir refaire exactement la même photographie par la suite (hormis les aléatoires conditions météorologiques).
Une fréquence temporelle est ensuite choisie. La photo sera t-elle refaite à toutes les saisons, une fois par an ou moins souvent ?

Lancée il y a 3 ans déjà, l’OPP de la forêt de Saoû a désormais ses premières reconductions. Si certains paysages n’ont pas bougé en aussi peu de temps, pour d’autres les surprises sont grandes.

La démarche entreprise est particulièrement intéressante et pédagogique, voire même amusante parfois. Aussi le Comité de Gestion de la Forêt de Saoû a t-il décidé, en 2017, de la présenter ainsi que les premiers résultats sous forme d’une exposition itinérante, accompagnée de textes et d’explications, qui va circuler de villes en villages, limitrophes ou proches de la forêt, de médiathèques en bibliothèques.